Dans le cas d'une grossesse à risques, les parents sont parfois confrontés à l'éventualité d'une naissance prématurée et à s'y préparer. Dans d'autres cas un incident survient obligeant l'équipe médicale à intervenir.
Il existe différents degré de prématurité et les enfants selon leur maturité auront une prise en charge et une durée d'hospitalisation bien différents.
Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), une naissance prématurée survient entre 22 et 37 SA (= Semaines d' Aménorrhée) révolues ou avant le huitième mois de grossesse, quel que soit le poids de l’enfant (au moins 500g).
La classification se fait en fonction de l’âge gestationnel :
naissance normale prématurité grande prématurité très grande prématurité prématurissime
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40 semaines
< 37 < 32 < 28 < 23
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9 mois 8 mois 7 mois 6 mois 5 mois
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Il est important de déterminer l’âge gestationnel pour adapter la prise en charge du nouveau-né et anticiper les problèmes immédiats que vont rencontrer les équipes médicales à la naissance.
Favoriser le dialogue
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Cette naissance représente souvent un choc où le père est en «première ligne». Il affronte seul l’événement, la découverte de l’unité de réanimation en tenue de «spationaute», la rencontre avec son drôle de bébé, petit «extraterrestre» entouré de machines ultra-sophistiquées, et il doit décrypter tout seul le discours de l’équipe médicale.
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De son côté, la mère se sent parfois coupable, ressassant les détails de sa fin de grossesse, et les «imprudences» qu’elle interprète, souvent à tort, comme les causes de cette naissance prématurée.
Les parents eux-mêmes, focalisés sur leur bébé, ne réalisent pas toujours ce qu’ils traversent… Et pourtant, devenir parents de prématurés, c’est une aventure chargée en émotions et en craintes, en passant par l’inquiétude de ne pas être capable de s’attacher à ce petit être.
Comme lors de tout traumatisme, exprimer ses émotions permet de les évacuer, d’éviter de les ressasser indéfiniment: une bonne raison de rencontrer le pédopsychiatre ou le psychologue du service de néonatologie…
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L'entourage
Les parents de prématurés ne sont pas les seuls à être perturbés par cette naissance : bien souvent, la nouvelle est aussi un choc pour les proches, les amis, les collègues...
La plupart des gens, ne sachant comment réagir, préfèrent s’abstenir. Les mamans témoignent souvent avec tristesse qu’elles reçoivent peu de visites, peu de cartes de félicitations, et surtout - peut-être pour conjurer le sort - peu de cadeaux de naissance…
Il est difficile souvent pour un parent de se sentir compris lors de cette épreuve.
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L'équipe médicale
S’il y a bien des gens qui comprennent les parents de prématurés, ce sont les membres de l’équipe médicale, et en premier lieu, les infirmières. Cette entente est très importante pour le bien-être du bébé… et de ses parents. Même si elles sont très occupées, les infirmières prennent le temps d’informer les parents de l’état de leur bébé, et aussi de les écouter… Une écoute réconfortante.
Certains parents ont parfois du mal à trouver leur place auprès de leur enfant, notamment vis à vis des infirmières, qui ont « la chance » d’être proches de leur bébé au quotidien. Mais à chacun à place, à l'équipe médicale d'apporter compétences et soins, aux parents de donner de l'amour, beaucoup d'amour et de présence.
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La relation avec le bébé
On ne peut pas toujours prendre bébé dans ses bras, on se focalise sur son état de santé, on n’est pas dans la fusion parents-enfants mais dans une relation à trois avec l’équipe médicale…
En général l'accès au service est ouvert aux parents jour et nuit, sans limites.
Personnaliser cet univers médical par des petits objets personnels, c’est un premier pas pour apporter un peu de tendresse à son bébé ! Tout comme lui donner quelques soins (changer sa couche, humecter ses lèvres) et lui apporter des objets imprégnés de l'odeur de sa maman ou de son papa avant les premiers câlins.
L'équipe favorise dès que possible les contacts peau à peau avec la méthode kangourou. On peut aussi pratiquer le massage, très bénéfique au bébé.
Ainsi, petit à petit, le bébé et ses parents vont s’apprivoiser mutuellement, et se préparer au grand jour, quand bébé rentre chez lui… mais c'est parfois un long chemin
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Allaiter
Le lait maternel reste l’aliment idéal, même si parfois au début les bébés sont alimentés par perfusion, le lait peut être congelé jusqu'à la prise de lait (quelques millilitres au début, en fonction du poids et de la santé du bébé).
L’allaitement maternel est presque toujours possible même si la mise au sein est différée, en tout cas l'équipe fera son maximum si tel est votre souhait. En attendant, il est important d’utiliser un tire-lait pour démarrer et entretenir la sécrétion de lait.
La mise au sein
Pour les enfants prématurés, la coordination entre succion, déglutition et respiration ne débute qu’entre 33 et 34 semaines de gestation. Avant 33 semaines, les enfants prématurés sont néanmoins encouragés à une succion ‘non-nutritive’ pendant leur alimentation par sonde, ceci pour maintenir l’association entre nutrition et sensibilité buccale. Cette succion ‘non-nutritive’ est généralement évoquée avec un coton-tige imbibé de lait, mais dès que les conditions de l’enfant le permettent une mise au sein est encouragée dans ce même but.
Des mises au sein à but d’alimentation ne sont raisonnables qu’une fois la coordination acquise, ce qui est très individuel pour chaque enfant. L’observation de la prise alimentaire permet l’évaluation de cette coordination. Chez l’enfant prématuré, le passage par le biberon est une étape quasi obligatoire avant une mise au sein régulière, également liée au nombre de repas fréquents.
Le moment de la sortie est toujours très attendu mais parfois difficile à prévoir longtemps à l’avance. Il dépend de l'autonomie du nourisson. Celle-ci depend en général plus de l'âge et de la maturité que du poids réel.
Bien souvent la sortie a lieu autour de la date du terme prévu.
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