Comment imaginer que quelques bouts de bois, un peu de ficelle suffisent à occuper vos enfants alors qu’à la maison, ils ne décollent pas le nez de leur ordinateur ou de leur téléphone portable ? Ce tour de force porte un nom, ce sont les scouts ! Le mouvement attire toujours les jeunes qui y retrouvent le goût de l’aventure.
A l’approche des grandes vacances, les responsables préparent leur camp d’été. « Certains lieux en Valais, dans les Grisons sont connus mais rapidement réservés. Alors, on se refile des tuyaux, on téléphone aux offices de tourisme pour trouver un terrain », commente Raphaël Salis, responsable cantonal à l’ASVD (association du scoutisme vaudois). Etre débrouillard est bien une seconde nature chez les scouts. Cette année, comme tous les ans, des tentes vont se dresser en pleine nature, des louveteaux, des jeannettes, des éclaireurs vont vivre des moments intenses. « Pendant deux semaines, ils vont découvrir les techniques scoutes à travers des jeux, sur des thèmes comme les Vikings ou Sherlock Holmes », annonce à l’avance M.Salis. Sans le savoir, ils sont les héritiers d’une longue histoire que bien des générations de scouts ont porté avant eux.
Orange, bleu, rouge,… Si la couleur de chemise varie selon chaque groupe d’appartenance, tous possèdent la même origine. Le scoutisme est né en 1907 sur l'île de Brownsea, au sud de l’Angleterre.
Là, un général britannique, Robert Baden-Powell a emmené une vingtaine de garçons, leur a enseigné des principes simples pour les aider à développer leur personnalité, leur relation aux autres, au monde et à Dieu.
« Dans le canton de Vaud, sauf exception, tous les groupes sont laïques, précise Raphaël Salis. Reste le respect de soi, des autres et de la nature ».
Ces valeurs fortes passent par la solidarité et l'entraide qui feront de l’enfant, une fois adulte, un citoyen actif et engagé. Pour atteindre ses objectifs, le scoutisme s'appuie sur des règles de vie éprouvées. Rangement, corvée de bois, préparation du repas font partie des tâches quotidiennes qui structurent la vie du camp. Mais les vrais souvenirs, ce sont les marches d’orientation, les feux de camp, sans oublier la promesse qui marque l’adhésion solennelle du jeune dans le groupe.
La Suisse compte 45.000 adhérents, répartis en 22 associations et quelques 600 groupes. Au niveau mondial, le scoutisme et le guidisme regroupent plus de 38 millions de membres.
Les scouts mélangent sans distinction toutes les classes sociales.
Peu importe d’où le jeune vient, ce qui compte d’abord, c’est son envie de partager des expériences. « Souvent, un enfant arrive aux scouts parce qu’un camarade de classe y est déjà inscrit », note Raphaël Salis. Les parents qui ont connu l’organisation dans leur jeunesse ont aussi tendance à perpétuer la tradition avec leurs propres enfants. Et puis, en matière éducative, rien de tel pour les rendre responsables et autonomes.
« Plus on évolue dans un groupe, plus on a des charges, résume le responsable cantonal. Un jeune de 10 ans qui commence aux éclés, peut finir responsable à 18 ans et encadrer des camps ». Plus qu’un centre de vacances où l’on consomme des activités culturelles et sportives, le scoutisme est une véritable école de vie.
Les scouts bénéficient d’une bonne image, un peu comme celle des pompiers dans la vie civile. Loyauté, discipline sont des valeurs essentielles mais elles peuvent aussi paraître un peu trop militaires pour certains. Tout comme les conditions de vie sous la tente, sans confort, ni fioritures. Dans une société anxiogène, où l’on a tendance à s’inquiéter pour nos enfants, à les surprotéger, des parents seront réticents à les confier.
C’est pourtant à la montagne, à la campagne, bien encadrés par des responsables, qu’ils développent de nouvelles compétences. « L’apprentissage scout, c’est savoir se diriger avec une carte, apprendre les notions de secourisme, se servir d’outils comme une scie, un marteau », énumère Raphaël Salis. En même temps qu’un savoir-faire, les jeunes acquièrent une confiance et une bonne estime d’eux-mêmes. « Faire de son mieux, être toujours prêt, servir », sont des devises qui ne s’oublient pas. Plus tard, elles les accompagneront, les aideront à affronter la société. Scout, un jour, scout toujours !
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