Education, où donner de la tête ?
Un article écrit par Anne Jeger,
psychologue clinicienne.
Beaucoup de livres, d’articles, de conférences...
Beaucoup de questions, de réponses, de questions…
Beaucoup de joies, de colères, de tristesse…
Eduquer un enfant, quel défi !!
Nos aïeux ne s’interrogeaient pas tant. L’autorité du père (le plus souvent) était naturelle. C’était le patriarche, le chef de famille, et quand il posait sa voix, elle était grosse, forte, et il valait mieux obéir à ses injonctions. Ses ordres. Sinon…
On retrouve ce modèle dans beaucoup de famille avant que Françoise Dolto nous dise : L’enfant est une personne.
Et depuis il y a eu tant de discussions, tant d’échanges, tant de richesses à partager sur comment éduquer cette petite personne en devenir. Parfois une chose et son contraire ce qui rend la tâche difficile aux parents.
Eduquer un enfant veut dire l’élever. L’élever pourrait vouloir dire l’aider à tendre vers quelque chose, ce quelque chose qui repose sur les valeurs de chacun, les modèles, les normes, les expériences, les idéaux aussi. Et parfois tout cela met la pression sur les parents ou ce sont eux qui se la mettent, ou la société qui a trop d’attentes.
Ce qui fait que beaucoup de parents cherchent de l’aide et consultent de plus en plus.
Car éduquer ou être parent est un vrai métier. L’éducation a pour objectif de transmettre, avec amour et respect, des règles, des principes, des valeurs et la confiance en soi pour apprendre à vivre en famille, en groupe, en société. Ceci pour favoriser l’insertion sociale de l’enfant ultérieurement.
Que faut-il retenir pour faire le mieux possible avec son enfant ?
Se rappeler qu’il a besoin d’amour et de limites, d’un cadre sécurisant qui se construit grâce à des règles concises, claires et constantes, des repères, des encouragements, des félicitations et des sanctions si nécessaire. Et par ailleurs, il a besoin d’air, d’espace, de lieux sécures où il n’est pas regardé, contrôlé, évalué, comparé…Libre d’exister par lui-même !
L’absence de limites crée de l’anxiété et de l’angoisse.
L’accompagner avec respect :
Cf. article Respecter ses enfants
- Agir avec lui comme vous auriez aimé qu’on agisse avec vous. De quoi aviez-vous besoin enfant ? De quoi avez-vous manqué ?
- Respecter son intégrité physique et psychique :
- Pas de mots blessants, dénigrants, humiliants.
- Pas de violence physique, sexuelle, psychologique : culpabilisation, chantage affectif, menace, rejet, isolement, terreur, exploitation.
Tout cela fait trop de dégâts. On le sait tous.
- Ecouter ses émotions, l’aider à les mettre en mots. Voir aussi l'article sur les émotions de l'enfant
- Ecouter ses besoins physiques / affectifs et les satisfaire.
- Etre un parent fiable qui dit ce qu’il fait et qui fait ce qu’il dit.
- Lui parler comme à un enfant et non comme à un bébé ou à un adulte.
L’accompagner avec clarté :
- Définir des règles claires et constantes qui seront des repères stables et sécurisants dans la vie de l’enfant : horaires du lever, de l’école, du coucher, rituels du soir, etc. Demandez-lui de temps en temps de se les rappeler. Et se montrer plus souple pendant les vacances.
- Pas de négociations sur les règles relatives à sa sécurité, sa santé, vos besoins de répit et de repos. Rester ferme.
- Anticiper et avertir du « programme » de la journée – cela rassure beaucoup d’enfants.
- Utiliser l’horloge comme repère si nécessaire, très utile pour gérer les départs par exemple.
L’accompagner avec bon sens et connaissance
- Savoir qu’un enfant s’oppose pour dire JE et prendre sa place. Exprimer ses désirs. Exister. C’est une bonne nouvelle ! Il faut (juste) se rappeler que c’est une étape nécessaire et que ça passe…
Donc être cohérent et clair dans l’énonciation des limites et des attentes.
Se rappeler que l’enfant dit non car il entend NON ! plusieurs fois par jour. Donc, astuce : dire moins souvent non, essayer STOP ou un signe avec les mains ou les doigts. Un code entre vous. Lui poser des questions où les réponses seront de toute façon OUI.
- Ne pas lui demander l’impossible : s’adapter à son âge, sa corpulence, ses besoins, sa sensibilité et sa maturité cérébrale.
- Ne pas sanctionner ses émotions mais ses comportements / ne pas le priver de ses activités extrascolaires.
- Quand il est ne respecte pas une règle connue et énoncée 3 fois, appliquer la sanction systématiquement – si tel est votre système éducatif.
L’accompagner avec enthousiasme !
- Lui offrir des espaces de jeux où il se sentira libre d’évoluer et de s’amuser sans craindre qu’il casse des bibelots ou qu’il salisse ses habits tout neufs. Choisir des habits adaptés à toute circonstance.
- Le laisser respirer.
- Le féliciter quand il a adopté le comportement attendu. Cf. gommettes soleil/nuage/pluie.
- Relativiser ses bêtises et ses erreurs.
- Dédramatiser.
L’accompagner avec confiance pour lui donner confiance
- Les enfants aiment leurs parents donc rien ne sert de chercher à les séduire, à tout prix à être aimé.
- Les parents aiment leurs enfants donc faire confiance à cet amour donné.
- Ecouter sa petite voix intérieure plus souvent car un parent a de l’intuition et connaît son enfant mieux que quiconque.
- Respecter ses propres besoins de parents, c’est ainsi que les enfants apprennent à respecter les leurs.
- Utiliser l’humour, la diversion, le jeu.
- S’excuser quand on se trompe.
…. Et souffler, penser à soi, se pardonner d’être un parent imparfait car, vous faîtes de votre mieux !
Pour en savoir plus sur le sujet, Anne Jeger est l’auteure du livre « Regard d’une psychologue sur les enfants, la vie de famille et les épreuves du couple. » (A commander sur => lafamilyshop.ch) et chez Payot à Lausanne
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