Article écrit par Elisabeth Thorens-Gaud,
Enseignante et auteure de « Adolescents homosexuels, des préjugés à l’acceptation, éd. Favre 2009 (voir plus bas)
Quand ils mettent un bébé au monde, la plupart des parents présument que leur enfant sera hétérosexuel. Un jour, leur fille Juliette épousera Roméo, ou alors Roméo leur fils épousera Juliette. Ils oublient qu’il existe parfois d’autres scénarios : que Juliette tombera peut-être amoureuse…d’une autre Juliette et que Romeo tombera peut-être amoureux d’un autre…Roméo. S’ils étaient mieux informés sur cette réalité, on peut imaginer que les parents éduqueraient leurs enfants en leur laissant entendre que l’amour peut se décliner de plusieurs façons : entre « elle » et entre « lui ».
Parce qu’il règne encore de nombreux préjugés négatifs sur l’homosexualité, parce que la plupart des parents ignorent tout de cette réalité, de nombreuses familles réagissent négativement à l’annonce de l’homosexualité de leur fille ou de leur fils. Dans les cas les plus extrêmes, certains rejettent leurs enfants. C’est ainsi que des ados se retrouvent à la rue du jour au lendemain, à l’instar de Gabriel, n’ayant qu’un vulgaire sac poubelle rempli de vêtements pour seul bagage.
Dès lors, pas étonnant que certains jeunes, parce qu’ils sont privés d’amour aient envie de mettre fin à leurs jours.
Les jeunes gays, lesbiennes et bisexuels qui ont vécu une réaction négative au sein de leur famille après avoir révélé leur orientation sexuelle sont davantage exposés au risque de suicide, de dépression, à l’usage de drogues et aux comportements sexuels à risque que leurs camarades qui ne sont pas ou peu rejetés.
Aujourd’hui, les spécialistes en santé publique sont unanimes : parmi la population adolescente, les tentatives de suicide sont plus élevées chez les homosexuels et les lesbiennes que chez les hétérosexuels. Un tiers des tentatives de suicide, voire des suicides chez les jeunes seraient liés à des questionnements sur leur orientation sexuelle. Ces jeunes ne souffrent pas d’aimer une personne de même sexe ! En revanche, ils se sentent « différents, anormaux, coupables, parce que les messages que nous leur renvoyons de l’homosexualité sont négatifs. Notre méconnaissance de la réalité homosexuelle fait des ravages sur la santé de ces jeunes.
Les parents et l’école sont les deux environnements sociaux dans lesquels les jeunes passent le plus clair de leur temps. Les parents et les professionnel-le-s de l’éducation sont donc de précieux allié-e-s pour soutenir ces adolescent-e-s, briser l’isolement qui conduit parfois à des gestes irréparables.
Que peuvent faire les parents pour prévenir le mal-être des jeunes gay et lesbiennes?
Que peuvent faire les parents qui ont du mal à accepter l’homosexualité de leur enfant?
> Berne
Organisation non-gouvernementale internationale et mouvement mondial de défense des droits humains comptant plus de 7 millions de membres et de personnes actives dans tous les continents.
> Montreux
Le Centre Ados Riviera est un centre médical pluridisciplinaire qui prend en charge les adolescents et jeunes adultes de 12 à 25 ans, situé au centre de la ville de Montreux.
Il comporte un pôle somatique (généraliste, pédiatre, gynécologue) ainsi qu’un pôle psy (pédopsychiatre, psychologues, infirmier en santé mentale, ergothérapeute).
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