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Pression sociale et scolaire : la pression croissante sur les enfants et les adolescents

Dans notre société contemporaine, les enfants et les adolescents ressentent une pression importante pour réussir, être performants et répondre aux attentes élevées de leur entourage et de la société en général. Cette pression, qu'elle soit académique, sociale ou liée aux réseaux sociaux, a des impacts profonds sur leur santé mentale et leur bien-être.

Alors, comment cette pression s'installe-t-elle, et quelles peuvent être les conséquences sur les enfants ?

Les sources de pression

La pression que subissent les enfants et les adolescents prend plusieurs formes.

L'une des plus importantes est la pression scolaire et universitaire. Avec la mondialisation et l'évolution rapide des technologies, les attentes envers la réussite scolaire se sont accentuées. Dès leur plus jeune âge, certains enfants sont poussés par l’école ou leurs parents à exceller, à accumuler des compétences et des diplômes pour se démarquer. Les parents, souvent bien intentionnés, veulent offrir le meilleur avenir possible à leurs enfants, mais cette volonté peut se traduire par une pression excessive pour obtenir de bons résultats. Les notes sont un sujet récurrent à la maison. Les examens, les devoirs et la compétition pour être le meilleur créent un environnement où l'échec est perçu comme inacceptable.

Certains parents imposent également des objectifs élevés à leurs enfants en matière d’activités sportives ou artistiques. Cette pression engendre un sentiment d'insuffisance chez l'enfant ou l'adolescent.

La pression sociale est également omniprésente, amplifiée par l'influence des réseaux sociaux. Les jeunes ressentent souvent le besoin de se conformer aux normes de leurs pairs et se retrouvent dans une comparaison constante avec eux, alimentée par les images idéalisées et les succès souvent inaccessibles affichés sur les réseaux sociaux. Ce qui crée un besoin de validation et d'acceptation qui peut fragiliser l’estime de soi chez certains. Tout ceci peut les amener à adopter des comportements à risque ou à se sentir exclus. 

Dans certaines familles, les préoccupations financières (pression économique) peuvent également affecter les enfants. La peur de ne pas pouvoir accéder à des activités ou des ressources peut créer un stress supplémentaire.
Enfin, la pression liée au choix de carrière se manifeste de plus en plus tôt. Les adolescents voire les enfants dès 12 ans environ sont souvent incités à décider de leur orientation professionnelle bien avant de connaître leurs qualités, leurs compétences et leurs passions. Les changements rapides du marché de l'emploi les poussent à penser que seules certaines filières leur garantiront un avenir stable. Ce qui est faux.

Les conséquences de la pression sur leur santé psychologique

Cette pression constante a des effets significatifs sur la santé mentale des jeunes. De plus en plus d'enfants et d'adolescents souffrent d'anxiété, de dépression et de perte de l'estime de soi. Les exigences élevées de part et d’autre créent un climat d’insécurité et de peur de l’échec qui peut être paralysant.
Certains jeunes développent des troubles alimentaires, des troubles obsessionnels compulsifs ou des comportements d'automutilation comme moyen de gérer leur détresse émotionnelle.

  • L’anxiété et la dépression : De nombreux jeunes souffrent d'anxiété liée à la performance et de dépression. La peur de l'échec ou le sentiment de ne pas être à la hauteur peuvent conduire à des troubles de l'humeur.

  • La baisse de l'estime de soi : La pression constante pour réussir fragilise l'estime de soi. Certains jeunes peuvent se percevoir comme des échecs s'ils ne répondent pas aux attentes, ce qui affecte leur image de soi.

  • Les problèmes de comportement : Certains d’entre eux réagissent à la pression en adoptant des comportements problématiques, tels que l'isolement social, l'agressivité ou la consommation de substances.

  • Les troubles alimentaires : La pression sociale, en particulier liée à l'image corporelle, peut entraîner des troubles alimentaires tels que l'anorexie ou la boulimie, qui sont des problèmes de santé mentale graves.

  • Le burnout scolaire : La fatigue émotionnelle, la dépersonnalisation et une diminution de l'accomplissement personnel peuvent survenir, rendant l'école insupportable. Se sentant constamment sous pression, ils finissent par épuiser leurs ressources physiques et mentales, ce qui les rend vulnérables au stress chronique.
    Voir nos différents articles :

Comment soulager la pression sur les jeunes ?

Pour atténuer cette pression, il est essentiel et urgent de promouvoir un environnement calme et bienveillant qui valorise le bien-être émotionnel autant que la réussite scolaire. Les parents, les enseignants et les éducateurs jouent un rôle clé en encourageant une approche équilibrée de la réussite. Il est crucial de reconnaître les talents uniques de chaque enfant, plutôt que de les comparer aux autres (frère et sœur inclus) ou aux standards du moment.
La sensibilisation à la santé mentale dès le plus jeune âge peut également faire une grande différence. Apprendre aux jeunes à gérer leur stress, à exprimer leurs émotions et à demander de l'aide est fondamentale pour leur équilibre émotionnel. 
Les réseaux sociaux, enfin, doivent être abordés de manière critique. Enseigner aux jeunes à les utiliser de manière saine et à développer une certaine distance critique face aux images idéalisées contribue à réduire la pression liée à la comparaison sociale.

Quelques conseils :

  • Créer un environnement où les enfants se sentent en sécurité pour exprimer leurs sentiments et leurs préoccupations est crucial.
  • Les écouter sans jugement.
  • Réévaluer ses attentes : Parents et enseignants doivent réfléchir aux attentes qu'ils imposent et s'assurer qu'elles sont réalistes et adaptées à chaque enfant et adolescent.
  • Les encourager à trouver un équilibre entre le travail, les loisirs et le repos est essentiel pour leur bien-être. Les activités récréatives et le temps passé en famille peuvent aider à réduire le stress.
  • Apprendre aux enfants et adolescents des techniques de relaxation et de prise de conscience de leurs sensations. La méthode Vittoz ainsi que la sophrologie ou la méditation sont des techniques intéressantes qui valorisent le corps et les sens. Le yoga, l’auto-hypnose, l’équitation, les groupes d’affirmation de soi sont aussi des ressources précieuses.
  • Faire confiance à son enfant et à ses capacités.
  • Eviter à tout prix les comparaisons au sein de la fratrie et avec les amis/élèves.
  • Prendre soin du rythme de son enfant. Eviter l’injonction « dépêche-toi ! » 50 fois par jour.
  • Anticiper sur le programme et lui annoncer – autant que faire se peut.
  • Eteindre le téléphone, la télévision, l’ordinateur, la PS5 et aller dans la nature sentir la vie « ici et maintenant ».
  • Décompresser, déléguer et déculpabiliser ! L’enfant subit d’autres influences que celles de ses parents. Il s’agit de faire confiance à d’autres figures d’attachement, d’autres adultes. Et prendre du temps pour soi.


La pression subie par les enfants et les adolescents est un enjeu majeur. Nous avons le pouvoir de créer un environnement où les jeunes peuvent s'épanouir à leur rythme, sans craindre d'être constamment jugés ou de ne pas être à la hauteur. 
Il est temps de redéfinir notre vision de la réussite et de reconnaître que le bien-être émotionnel est tout aussi important que le succès scolaire, académique ou professionnel. 
« Tout le monde est un génie. Mais si vous jugez un poisson à sa capacité de grimper à un arbre, il vivra toute sa vie en croyant qu’il est stupide ». (Albert Einstein)

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