Un double challenge sportif et scolaire attend les jeunes qui s’engagent dans les sections sportives. Passion, mais aussi organisation sont indispensables pour tenir la distance.
Viser la lune ne leur fait pas peur. Cours, entraînements, révisions, compétitions, ils courent, ils courent ces jeunes sportifs et sportives et rien ne semble les arrêter. S'ajoute au défi de leur emploi du temps, celui de mener à bien des objectifs distincts.
«Réussir à concilier deux projets s’ils ne tirent pas dans la même direction est compliqué, juge Nicolas Margas, maître d'enseignement et de recherche à l’Institut des sciences du sport de l’Université de Lausanne et directeur de l’Observatoire de l’éducation et de la formation (OBSEF). Cela demande de gérer l’énergie que l’on met dans chacun des domaines en fonction de ses ambitions finales».
Au départ, chaque élève s’investit en espérant être le meilleur dans sa discipline.
«Le Graal pour eux est d’évoluer au plus haut niveau quel que soit le sport, observe Jean-Marc Gerber, directeur du Centre Sport-Etudes Lausanne (CSEL). Ils rêvent d’être le futur Federer ou Cristiano Ronaldo et de gagner des millions, mais nous sommes là pour leur faire prendre conscience qu’une grande partie ne vivra pas de son sport et que les études sont la meilleure façon de préparer la suite».
Dans le canton de Vaud, environ 1500 élèves du secondaire I et II bénéficient de mesures particulières.
Les élèves de la 9e à la 11e année répondant aux critères sportifs peuvent profiter d‘un allégement horaire ou intégrer l’une des neuves structures dédiées.
Et ensuite, continuer à conjuguer sport et scolarité aux gymnases
Selon que vous soyez tennisman, footballeur, hockeyeur, joueur de badminton ou champion de trampoline, les perspectives de carrière professionnelle ne sont pas les mêmes et le talent n’y change rien.
Il y a des sports très peu professionnalisés parce que moins médiatiques et populaires que d’autres, explique M. Margas. Si vous ajoutez les incertitudes liées aux blessures ou à des questions physiologiques comme la taille au basket, mieux vaut ne pas tout miser sur le sport et assurer ses arrières. De plus, ne développer qu’un aspect de son estime de soi est insécurisant et source d’anxiété.
Il n’existe pas de statistiques officielles pour évaluer le taux chances/risques de réussir ou d’échouer dans telle ou telle spécialité sportive.
Et puis, qu’est-ce que la réussite ? interroge M. Gerber. Aller aux JO ? Représenter la Suisse ou jouer au Lausanne-Sport en 2e division ? C’est une notion propre à chacun, mais ce qui est sûr c’est qu’ici au centre, ils vivent un moment-clé dans leur vie et dans leur développement personnel
Avant de glaner médailles et trophées, parents, entraîneurs et enseignants doivent se montrer compréhensifs vis-à-vis de l’adolescent en ne lui faisant pas subir de pression supplémentaire.
Confronté à un planning surchargé, ses premières victoires sont déjà de savoir s’adapter et de s’épanouir au quotidien en tant que sportif et élève.
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