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Apprendre à apprendre et mémorisation

Vous avez déjà entendu plusieurs fois et peut-être même dit ces phrases : « Révise pour tes tests ! Apprends ton vocabulaire ! Si tu veux réussir, il faut travailler, etc. »

Mais qu'est-ce que cela signifie ? Comment s'y prendre pour réviser un test ou mémoriser son vocabulaire d’allemand ? Qu'est-ce qu'il faut faire quand on veut « travailler ses leçons » ?

Apprendre à apprendre

« Apprendre » est un processus complexe. Il existe des méthodes, des stratégies pour organiser son travail, être efficace et retenir durablement les informations. Il est possible d'apprendre à apprendre.

Dans l’article d’aujourd’hui, nous nous intéressons à la question de la mémoire.

Il est tout à fait normal d’oublier les informations auxquelles notre cerveau est confronté.

Selon la courbe de l’oubli de Ebbinghaus, 20 minutes après un cours, nous avons déjà oublié 42% de ce qui y a été enseigné. Le lendemain, il ne nous reste que 30% du contenu en mémoire. Sans réactivation des connaissances, nous les oublions !

Ce n’est donc pas en révisant une seule fois ses cours qu’une leçon va être retenue. L’apprentissage nécessite du temps, de l’anticipation et un peu d’organisation.

Pour comprendre comment le cerveau emmagasine les informations, il faut différencier la mémoire à court terme, appelée aussi mémoire de travail, de la mémoire à long terme. Lorsque l’on travaille sur un sujet, on fait appel à la mémoire à court terme pour retenir l’information pendant la réalisation d’une activité.

C’est cette mémoire qui permet, par exemple, de se souvenir d’un mot de vocabulaire parce qu’on l’a étudié il y a quelques minutes. Mais cette mémoire ne dure pas, elle fonctionne comme une mémoire tampon qui « s’efface » lorsqu’il y a besoin de stocker de nouvelles informations.

Pour retenir durablement un élément, il faut le faire passer de la mémoire à court terme à la mémoire à long terme. Pour ce faire, le cerveau a besoin de revoir plusieurs fois une information et qu’elle lui soit présentée à intervalles réguliers. Notre cerveau a besoin d’ancrer l’apprentissage dans une situation qui suscite une émotion. Se raconter une histoire qui a du sens pour nous peut par exemple nous y aider.

Pour réussir à retenir efficacement une information, il faut connaître son propre fonctionnement. L’une des pistes pour y parvenir est de définir ses profils de mémoire dominants en fonction des situations.

Il existe trois grandes manières de mémoriser : la mémoire visuelle, la mémoire auditive et la mémoire kinesthésique. Chaque individu fonctionne différemment et son style d'apprentissage dépend généralement de son canal de mémorisation privilégié dans une situation donnée.

  • Un apprenant à dominance auditive apprend volontiers par l'écoute. Il est capable de répéter ce qu'il a entendu et apprend ses leçons par cœur. Il a besoin de s'entendre pour retenir les informations, par exemple en chantant son vocabulaire ou en récitant ses tables de multiplication en rythme. Il aura facilement tendance à être déconcentré par son environnement et il a besoin d'étudier dans un endroit calme.

  • Une personne à dominance visuelle a une mémoire photographique. Elle sera par exemple capable de dire à quel endroit de son livre se trouve l'information qu'elle recherche et même si cette information se trouve en haut, en bas, à gauche, à droite de la page. Pour apprendre, l’apprenant visuel utilise volontiers tout type de support écrit. Il est friand de schémas, dessins, tableaux, etc. C'est un individu qui aime les jeux d'observation et qui a besoin de voir un problème dans son ensemble pour pouvoir le résoudre. Il étudie mieux dans un endroit organisé, loin du mouvement qui le distrait facilement.

  • L'apprenant à dominance kinesthésique est particulièrement habile dans les activités de manipulation. Il a besoin d'expérimenter, de pouvoir toucher les objets et d’être dans le « faire ». C'est un apprenant qui a besoin de bouger pour assimiler des notions. Il peut par exemple avoir besoin de marcher pour mémoriser son vocabulaire ou d’effectuer un exercice d'équilibre en étudiant pour emmagasiner une information. Pour canaliser son besoin de mouvement, l'élève kinesthésique apprécie l'utilisation de fidget. Il manipulera par exemple volontiers une balle en caoutchouc en travaillant.

Le canal de mémoire dominant va permettre d’aider la mémorisation à court terme, mais ce travail devra être répété et les canaux de mémorisation variés pour pouvoir être emmagasiné dans la mémoire à long terme. Évidemment, ces trois profils s'utilisent de manière conjointe et se complètent les uns les autres. En les utilisant les trois, l'élève maximise ses chances de mémorisation. 

Enfin, pour aider sa mémoire, il est nécessaire de dormir suffisamment. Rien de tel qu’une bonne nuit de repos pour mémoriser ses leçons. L’alimentation, le sport et les relations sociales contribuent également au bon fonctionnement du cerveau et à la rétention des informations. En période de révision, ne négligez pas ces aspects et accordez-vous des pauses !
Pour conclure, les notions de plaisir et d’émotions positives peuvent également avoir un impact très fort sur la mémoire et les apprentissages. Faire de l’apprentissage une expérience mémorable est là tout le challenge que se doivent de relever les acteurs de la formation, parents, apprenants et professionnels. 

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