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Accouchement dans l'eau

C’est décidé, j’accouche dans l’eau

De plus en plus de mamans désirent donner naissance dans l’eau. Une façon de vivre cet heureux événement tout en douceur, le plus naturellement possible. 
Immergées, le corps allégé, elles ont une sensation de bien-être et un meilleur contrôle de leur travail.

Depuis 4-5 ans, il y a un retour à un accouchement plus proche de la physiologie, remarque Valérie Delplanque, infirmière sage-femme, cheffe de service gynécologie et obstétrique à l’hôpital Riviera Chablais. Les femmes veulent se réapproprier la naissance et savent qu’ici, elles peuvent conjuguer intimité et sécurité.

Environ 10% des accouchements se font dans l’eau, soit 200 par an sur 2000, à la maternité de l’hôpital Riviera Chablais. Dans une baignoire toute ronde, plongée dans l’eau chaude à 37°, la maman va y passer le temps qu’elle veut, bouger en toute liberté et trouver la bonne position. Le futur papa est même invité à partager le bain avec sa femme et lui apporter son aide lors des contractions. Si tous les voyants sont au vert durant le travail, qu’il n’y a pas de complication – infection, bébé trop gros… – ou que la maman change d’avis et opte pour une péridurale – impossible dans le bain –, rien n’empêche bébé de voir le jour en milieu aquatique.

« L'important c'est le ressenti le jour J, pas le projet de naissance imaginé six mois avant, souligne Mme Delplanque. Au fur et à mesure des contractions, nous lui demandons si la douleur est gérable ou si elle préfère aller dans le lit qui se situe dans la même chambre. »

Pour la sage-femme, ce mode d'accouchement est plus prenant, car elle doit être en permanence aux côtés de la maman tant qu’elle demeure dans l’eau.

Accouchement dans l'eau, qu'en pense la science?

Concernant la phase d’expulsion, les études menées jusque-là sur cette technique n'ont pourtant pas démontré de réels bénéfices.

L’immersion dans l'eau au cours de la première étape du travail aide les femmes à gérer la douleur, mais il n'y a pas d'éléments probants des bénéfices d'une naissance dans l'eau pour la maman et son bébé, indique David Desseauve, obstétricien et responsable de la salle d'accouchement du CHUV. Sans réelle évaluation des avantages et inconvénients, nous ne pouvons pas la recommander et la mettre en place pour l’heure, même si la volonté politique du CHUV est de lancer de nouveaux projets pilotes.

Pour une meilleure prise en charge de la douleur de ses patients, l'hôpital lausannois à travers son Centre de référence des médecines complémentaires (CEMIC), veut intégrer des approches thérapeutiques alternatives.
Hypnose, acupuncture, massages ont des valeurs antalgiques et sont autant de recours dans le traitement de la douleur.
« Je suis adepte de ces nouveautés y compris de la naissance dans l’eau quand nous serons certains des effets positifs pour la mère et l’enfant à venir. Après quoi, il faudra former l’ensemble des sages-femmes, établir des protocoles précis sur les gestes à exécuter et sur le matériel requis. »

En attendant, la préparation à l'arrivée de bébé en piscine est conseillée sans restriction entre les 30e et 36e semaines de grossesse.
L'hôpital Riviera Chablais propose en partenariat avec Aquamed à Montreux, des séances ouvertes à toutes les futures mamans.

Quelques conseils pour accoucher en piscine:

  • La durée de l’immersion doit être limitée (environ une ou deux heures).
    Les sages-femmes expérimentées ont de nombreuses astuces à leur disposition (par exemple une douche) pour aider les femmes à patienter, idéalement jusqu’à cinq centimètres de dilatation. 

  • Eviter la planification d’une naissance en piscine.
    En effet, quand une femme a prévu une naissance dans l’eau, elle peut être prisonnière de son projet. Elle est tentée de rester dans le bain, tandis que les contractions deviennent plus faibles, avec le risque de rallonger les deuxième et troisième phases du travail. Il n’y a pas de tels risques quand une naissance sous l’eau suit une courte série de contractions irrésistibles.

  • La température de l’eau ne doit pas être supérieure à 37°C, la température du corps maternel.
    Le foetus, qui est déjà à 1°C de plus que la mère pourrait avoir un problème d’élimination de la chaleur en cas d’élévation de la température, ce qui ne répondrait pas bien à son besoin accru en oxygène.

À l’aube d’une nouvelle phase dans l’histoire de l’accouchement, on peut prévoir que, si un petit nombre de recommandations simples sont prises en compte, l’utilisation de l’eau pendant le travail pourrait sérieusement rivaliser avec l’anesthésie péridurale.

Ces recommandations sont proposées par Michel Odent qui a fondé le Centre de recherche de santé Primal à Londres et mis au point la maternité de Pithiviers en France, où les piscines d’accouchement sont utilisées.

Restera encore à choisir le maillot de bain et ça, ce n'est pas une mince affaire…

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