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Dysoralité - Repas et bébé, quand ça ne passe pas

Du dégoût au refus, la dysoralité sensorielle empêche bébé (aux alentours de 1 an) de trouver du plaisir à manger et crée de vraies tensions lors des repas. 

Ce trouble touche surtout de jeunes enfants qui ne mangent pas beaucoup ou que l’on trouve difficiles. Le goût, l’odeur, la texture, tout semble les perturber.

De simples grains de framboise ou de poire dans une compote peut être pour eux une sensation très désagréable, décrit Julie Champenois Wittlin, infirmière pédiatrique et spécialiste de l’alimentation infantile, à Fribourg. Cette hypersensibilité sensorielle ne se limite pas à la nourriture mais affecte aussi tous leurs sens.

Souvent, ils n’aiment pas trop les contacts, marcher dans l’herbe ou dans le sable. Aux alentours de 1 an quand on commence à diversifier leur régime, à leur présenter des morceaux et que ça coince toujours, qu’ils ont des réflexes nauséeux, on peut s’interroger sur les raisons de cette résistance.

L’acceptation du changement à de nouvelles substances varie d’un enfant à l’autre, relativise Nicoletta Bianchi, diététicienne au service d'endocrinologie, de diabétologie et du métabolisme au CHUV. C'est comme l'acquisition de la marche ou de la parole, chaque enfant va à son rythme et les parents ne doivent pas s'inquiéter sauf si cela impacte sa croissance, que ses besoins nutritionnels ne sont pas couverts.

Si les causes ne sont pas identifiées, les enfants nés prématurément ou ayant eu des soins précoces, la pose d’une sonde gastrique souffrent davantage des troubles de l’oralité alimentaire.

Comment faire bien avec bébé?

Au quotidien, se mettre à table peut tourner au combat et certains parents trouveront finalement plus pratique de continuer à avoir recours aux petits pots, à des purées bien lisses sans aucune aspérité.

Il est important de stimuler bébé dans sa découverte gustative, estime Mme Bianchi. Si les morceaux le dérangent, vous pouvez par exemple à côté d’un brocoli mixé, en laisser une partie que vous avez écrasé grossièrement à la fourchette de sorte qu’il puisse toucher, pétrir le légume et finir par s’habituer à sa texture.

Cela participe à la désensibilisation de l’enfant et de ses habitudes alimentaires.

Si besoin avec l’appui d’un logopédiste ou d’un ergothérapeute, l’enfant va se familiariser avec les caractéristiques de denrées qui collent ou bien sont huileuses, remarque Mme Champenois Wittlin. Ce travail peut facilement prendre plusieurs mois.

En fonction du comportement observé pendant les repas, le pédiatre est dans un premier temps capable de repérer s’il s’agit ou pas d’un trouble de l’oralité et de diriger les parents vers un spécialiste.

Une consultation permet de distinguer ce genre de problème d’autres difficultés, notamment de la néophobie alimentaire. Celle-ci se déroule entre deux et sept ans en moyenne et l’enfant pour qui tout allait bien jusque-là se met à repousser de nouveaux aliments. Une épreuve de plus pour les parents qui sauront rester souples et s’attacheront à garder un climat paisible pour que Junior finisse à la longue par apprécier un maximum de saveurs différentes.

François Jeand’Heur

Voir aussi le coffret Montessori sur les fruits et légumes qui peut être d'une grande aide pour lors de trouble de l'oralité 

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