La dépression du post-partum (DPP) fut pendant des années un sujet nié et tabou.
Ce syndrome, loin d’être rare, est à présent reconnu et fait l’objet de la plus grande attention de la part des professionnels de la santé qui suivent les jeunes mamans et plus particulièrement les sages-femmes à domicile.
La dépression du post-partum est différente du baby-blues qui, lui, est un phénomène physiologique apparaissant vers le 3ème ou 4ème jour après l’accouchement et qui n’est pas censé durer au delà du 10ème jour environ.
Cette dépression peut apparaître plusieurs semaines voire plusieurs mois après la naissance.
Elle est souvent due à un épuisement maternel, un accouchement difficile, un enfant qui pleure beaucoup, des nuits qui restent courtes, mais peut être également liée à l’isolement familial et social, voire à la reprise du travail.
Une jeune maman qui risque de faire une DPP est souvent une maman qui a emmagasiné beaucoup de frustrations, qui n’a jamais osé se plaindre, parce que lorsqu’on a la chance d’avoir donné naissance à un bébé en bonne santé, on n’a « pas le droit » de se plaindre.
De plus, la pression induite par les réseaux sociaux a tendance à renforcer encore davantage le culte du perfectionnisme et de la performance, ce qui peut facilement conduire la jeune mère à ne pas se trouver « à la hauteur » et même penser qu’elle n’est pas une « bonne mère ».
Enfin, force est de constater que la pandémie traversée en 2020 et 2021, par l’isolement qu’elle impose (et surtout pour les expatriés), prive les couples de la présence familiale, alors que celle-ci est essentielle lors d’un événement aussi sacré que la naissance, et où la jeune maman devrait être fêtée et faire l’objet de toutes les attentions.
C’est pourquoi, en tant que maman et sage-femme, je ne peux que recommander que la jeune mère puisse bénéficier de la présence de sa propre mère, lorsque cela est possible (dans les cultures d’Europe de l’Est, c’est la belle mère qui assure ce rôle), car à ce moment là de sa vie, la jeune mère a besoin du soutien de sa mère, en plus évidemment de celui de son conjoint, afin d’être suffisamment choyée pour être capable de se donner sans limite à son propre enfant.
En pratique, si vous avez l’impression d’être toujours épuisée des semaines après votre accouchement, que vous vous sentez dépassée, avec l’arrivée d’un troisième enfant par exemple, que vous ne supportez plus votre bébé (oui vous avez le droit ), que vous ne le comprenez pas, que vous avez l’impression qu’il ne vous aime pas, que vous vous sentez une mauvaise mère, alors ne tardez pas à solliciter l’aide de votre sage-femme, votre gynécologue, pédiatre, psychologue ou médecin traitant.
La DPP est à l’heure actuelle un phénomène connu de tous ces professionnels de la maternité, ils trouveront une solution qui vous est adaptée, après avoir pris du temps pour vous écouter.
Commentaires