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Écriture et émotions: la plume libératrice

L’élément déclencheur pour se mettre à écrire peut être aussi singulier que les formes d’écritures sont diverses. Du courriel intempestif vous invitant à participer à un concours de nouvelles au besoin de s’exprimer suite au décès d’un proche, en passant par un moyen de tromper l’ennui lors de vacances à la plage, l’envie d’écrire se manifeste parfois sans prévenir. Pourtant, les émotions sont souvent vecteur d’inspiration. Voici différentes propositions pour canaliser ses émotions à travers l’écriture.

 

Dans cet article :

 

Attention : L’écriture reste malgré tout un acte créatif. Si vous êtes en souffrance, nous vous encourageons à prendre contact avec un ou une spécialiste.

 

Le journal intime

Il existe autant de manière d’écrire un journal personnel que de personnes qui écrivent ledit journal. Beaucoup d’adolescents et adolescentes tiennent un journal intime pour écrire leurs petits secrets, à garder loin des yeux des parents (qui évidemment faisaient pareil dans leur jeunesse). Cette manière d’écrire — qui reprend sans doute la méthode du journal de bord en navigation, consistant à consigner chronologiquement chaque manœuvre effectuée — est caractérisée par son aspect spontané. En effet, on écrit au jour le jour, selon ses émotions du moment.

Spontanée donc, et sans restrictions (puisque personne n’est censé lire le journal), cette façon d’écrire permet de se dévoiler à soi-même. En couchant sur papier ses émotions, ses désirs, ses frustrations ou encore ses déceptions, on parvient à mieux les appréhender et à leur donner du sens. Cela implique une certaine introspection. En tenant un journal, on apprend la gestion émotionnelle. Par ailleurs, le fait d’écrire régulièrement développe la rigueur et l’aisance dans l’écriture.

 

Les personnages d’une fiction

Dans une fiction, il n’est pas rare que les personnages reprennent certains traits de caractère ou certaines manies de la personne qui les crée. Ainsi, l’auteur ou l’autrice « déteint » sur ses personnages. Si cela se fait parfois inconsciemment, c’est pourtant lorsque l’on y travaille consciemment que le phénomène prend tout son intérêt. Imaginez un peu la liberté instaurée par la fiction ! Vous êtes ado au gymnase et n’osez avouer l’amour secret que vous portez à la jolie fille de la classe d’italien ? Transformez-la en personnage, transformez-vous en personnage, et écrivez le dialogue libérateur qui vous donnera ensuite le courage de vous exprimer.

A contrario, la création de personnage peut aussi permettre d’instaurer une certaine distance entre la personne qui écrit et celle qui vit (sur le papier) les émotions. Donner ses propres sentiments à une figure fictive aide parfois à comprendre ce que l’on ressent grâce à un regard en quelques sortes extérieur.

 

L’humour

Léger, comique, pince-sans-rire, caricatural, noir, sarcastique, l’humour est et restera toujours la réponse la plus efficace face aux situations compliquées. Vous avez sans doute déjà entendu le proverbe « mieux vaut en rire qu’en pleurer ». Et si vous aussi, vous utilisiez l’humour pour dédramatiser les situations et démystifier les émotions ?

Revivre un événement en l’écrivant avec humour permet de se remettre en situation en analysant les détails qui apporteront le rire. Ainsi, on repassera par cette action en s’efforçant d’en faire ressortir les aspects positifs plutôt que de se focaliser sur le négatifs. En effet, si l’on parvient à en rire, c’est que tout ne va pas si mal.

Attention toutefois à ne pas tomber dans la moquerie, auquel cas l’humour devient insulte et peut blesser autrui. Pour éviter ceci, préférez toujours l’auto-dérision plutôt que les blagues aux dépens des autres.

 

La poésie

Permettant parfois une plus grande liberté dans l’utilisation des images et des métaphores, la poésie peut être une autre manière de se libérer des émotions. À l’instar d’un John Donne par exemple, on peut exagérer ou diminuer une émotion par la comparaison, lui faisant ainsi gagner ou perdre de son impact. Ce procédé aide non seulement à analyser ses émotions, mais aussi à enrichir son vocabulaire et sa connaissance des figures de styles.

  

Quelle que soit la forme qu’elle prend, l’écriture prodigue des grands bienfaits. Activité créatrice par excellence, elle puise les émotions de celui ou celle qui tient la plume pour leur donner corps. Ainsi, écrire libère tout en embellissant ce que nous ressentons.

  

Un article proposé par Sandrine Spycher, écrivaine

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