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Techniques d’enseignement pour les élèves dyslexiques

Les enfants avec des difficultés concernant la lecture, l’inversion de lettres ou de chiffres peuvent être rencontrés de façon relativement fréquente lorsque l’on enseigne.

De plus, ce trouble engendre souvent plusieurs autres obstacles, telles que la difficulté à mettre en lien ce qui est dit par oral (phonème) avec son correspondant écrit (graphème) et/ou la difficulté à reconnaître des mots, voire à en sauter – l’influence de la mise en page (saut à la ligne, interligne…) est importante.

Cependant, on peut relever quelques complications rencontrées de façon régulière par les élèves. Le fait d’avoir un retard dans la lecture et une compréhension plus difficile leur demande un coût cognitif plus élevé pour faire le travail, et donc plus de temps que les autres. Conjointement à ceci, les devoirs avec un délai limité amènent souvent à des erreurs de lecture car ils n’ont pas le temps de se concentrer sur le travail. De plus, la compréhension du sens des textes pose régulièrement problème. Les erreurs d’orthographe, de même que des difficultés de rédaction, sont aussi très présentes et amènent à des complications non seulement en français, mais dans toutes les branches demandant un apprentissage écrit.

Quelques troubles peuvent être associés à la dyslexie comme :

  • la Dysorthographie (difficulté à assimiler et à retenir les règles orthographiques),
  • la Dysgraphie (difficulté à accomplir des gestes graphiques),
  • la Dyscalculie (trouble d’apprentissage numérique),
  • la Dyspraxie (trouble de la coordination et réalisation des gestes moteurs), etc. 

Hors de la technique, ces problèmes peuvent amener les enfants dyslexiques à un manque de motivation, et à une adversité sociale due notamment au retard dans les notes par rapport à leurs compères.

Il est de fait important de comprendre que les influences sur l’enfant vont au-delà du simple apport du répétiteur. Les cours s’inscrivent dans un dialogue avec les personnes entourant l’enfant (parents, enseignants), dans le cadre de travail donné, ainsi que dans la forme que va prendre la matière (écriture, mise en page, délais…).

Il faut noter que chaque enfant à ses singularités, il ne s’agit donc pas ici de prétendre répondre à chaque cas mais bien de donner un angle, une perspective qui permettra au répétiteur d’adapter son enseignement pour l’élève en question. La dyslexie a des répercussions différentes en fonction des enfants et il ne faut pas réduire l’enfant à ce problème.

Aider l'enfant dyslexique dans ses apprentissages

  • Un répétiteur conscient des difficultés de l'enfant
    La première étape pour aider l’enfant dans son apprentissage est que le répétiteur soit conscient des difficultés et caractéristiques de l’enfant. Ainsi, le répétiteur pourra adapter ses attentes et son regard concernant l’élève. Il est important de lui porter un regard positif, l’incitant à avancer dans ce qui lui est demandé, tout en reconnaissant les améliorations malgré le temps d’apprentissage plus long.

Pour déterminer le profil d’apprentissage et de motivation des élèves dyslexiques, les élèves doivent passer des tests, qui permettent aux répétiteurs d’adapter les méthodes d’enseignement et de coaching, ainsi que de mettre en place la stratégie d’apprentissage et de motivation en fonction du profil de chacun.

Un soutien à l’organisation est essentiel pour ne pas être pris de court par les délais. L’apport de stratégies personnalisées permettra à l’enfant de développer une autonomie sur ce qu’il a à faire en fonction des diverses situations.

  • Du temps pour l'apprentissage 
    Un autre angle d’aide concerne une partie plus technique de l’apprentissage. Comme noté précédemment, ces enfants ont des difficultés avec l’écrit et peinent parfois à associer les bons graphèmes aux bons phonèmes. Dans ce cadre, leur accorder plus de temps permet d’atténuer le stress et de leur donner la possibilité de bien se concentrer, quitte à ce que les délais diminuent lorsqu’une aisance se mettra en place. Les cadres des cours et des devoirs à la maison peuvent être aménagés pour assurer un minimum de distraction
  • Une mise en page spécifique
    Enfin, soyez attentif à la mise en page des documents. La taille de police, les interlignes, le surlignage de certains mots aident à rendre le contenu plus limpide par sa forme. Les difficultés du texte seront traduites par des mises en évidences visuelles qui permettront à l’élève d’être plus efficace dans sa lecture.

Le travail du répétiteur  s’inscrit dans une constellation plus large d’individus ayant pour mission d’aider l’enfant. Il a donc pour rôles essentiels l’adaptation et la discussion avec les parents pour suggérer des pistes. Il n’est en aucun cas un thérapeute et ne doit pas en prendre le rôle, mais proposer un contexte favorable d’apprentissage, de même que des outils et stratégies pour que l’élève s’autonomise.

 

En conclusion, quelques conseils pratiques pour aider l'enfant dyslexique

  • Adapter les supports de cours écrits en espaçant les lignes du texte, en mettant moins d’exercices sur une page avec une police plus lisible.
  • Avancer progressivement au rythme de compréhension de l’élève.
  • Simplifier et reformuler les consignes en les adaptant pour viser l’essentiel.
  • Faire des rappels d’explication.
  • Privilégier la qualité des exercices, plutôt que la quantité.
  • Proposer des marches à suivre pour structurer le travail. 


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