On parle de plus en plus d'écoles bilingues ou d'écoles internationales, de maturité bilingue ou de bac international. Pourquoi un tel engouement?
Jacques Moriggi* et Andrew McLoughlin**, deux responsables pédagogiques de La Côte International School à Aubonne, nous rappellent l’importance des langues étrangères dans la réussite scolaire.
La Family – Pourquoi l’étude des langues prend-elle une place de plus en plus essentielle dans le cursus des élèves ?
Jacques Moriggi – Où que l’on aille aujourd’hui, on ne peut pas voyager si on ne parle pas au moins l’anglais, que ce soit à titre professionnel ou privé.
C’est ce qui peut expliquer le succès de la maturité bilingue auprès des jeunes élèves ?
Andrew McLoughlin – La maturité bilingue va aussi bien leur ouvrir les portes du monde des affaires que celles d’écoles étrangères prestigieuses comme Harvard ou Stanford aux Etats-Unis.
A La Côte, vous avez des classes bilingues de maturité suisse ?
JM – Oui, elles s’adressent aux enfants de 10 à 15 ans, de la 7e à la 11e Harmos. Le programme est basé sur le plan d'études romand (PER) et comprend un grand nombre de cours en anglais.
Quels cours sont précisément enseignés en anglais ?
JM – Dans la semaine, l’enseignement se fait à 50% en français et à 50% en anglais. Les maths, les sciences se passent en français tandis que la géographie, l’histoire, la musique, le sport se déroulent en anglais. Dans ces moments, les élèves de la maturité bilingue sont mélangés avec d’autres élèves du Baccalauréat international.
L’International Baccalaureate (IB) met également l’accent sur l’anglais ?
AML – Si les élèves ne suivent pas la filière maturité bilingue, ils vont passer le Baccalauréat international et renforcer leurs fondamentaux en anglais.
Quelles différences entre l'International Baccalaureate (IB) et la filère maturité bilingue ?
JM – L’allemand n’est pas exigé pour l’IB alors qu’en maturité bilingue vous avez trois langues : français, anglais et allemand. Pour celui ou celle qui veut travailler en Suisse, la maturité bilingue allemand est un bon choix. Les deux diplômes incitent les élèves à s’intéresser en même temps à un environnement local et international.
D’autres différences ?
AML – Si la maturité bilingue donne directement accès à l’Université ou à l’EPFL, ce n’est pas le cas avec l’IB. Le diplôme IB est réussi avec 24 points sur 42, mais l’immatriculation à l’Université nécessite 32 points et pour l’EPFL il en faut 38. Les points bonus de l’IB ne sont pas pris en considération. Cependant, beaucoup d’écoles cotées acceptent les élèves ayant obtenu l’IB.
Y a-t-il un gros écart de maîtrise d’une langue étrangère entre un élève qui suit une maturité classique et celui en maturité bilingue ?
JM – Le standard de la maturité normale est fixé à B2 alors qu’avec une maturité bilingue, l’élève atteint facilement le niveau C1 ou plus. Les compétences à l’écrit, à l’oral, la compréhension sont presque doublées.
Vos élèves venant des quatre coins de la planète, il leur est naturel d’échanger en anglais ?
JM – En effet, c’est très diversifié, l’école compte plus d’une trentaine de nationalités. L’immersion en dehors même des cours se fait naturellement. Nos professeurs de langue maternelle anglaise sont également originaires de différnts pays : Australie, Etats-Unis, Grande-Bretagne, Afrique du Sud. Toutes les cultures se côtoient et s’enrichissent mutuellement.
C’est une expérience culturelle globale que vivent les élèves ?
JM – L’avantage d’une école internationale est de créer une dynamique qui ne consiste pas seulement à former aux maths ou même aux langues, mais à aider les élèves à s’ouvrir et à s’adapter à un monde qui change vite.
AML – Nous les emmenons voir des spectacles à Londres, nous les faisons voyager à travers le monde à la rencontre d’autres cultures, d’autres modes de vie.
L’école leur apprend à mieux comprendre le monde qui les entoure ?
JM – Dans l‘esprit, l’école encourage à aller vers les autres, mais aussi vers soi-même. A côté d’activités comme le théâtre, le sport ou la musique, nous avons des ateliers extrascolaires de yoga, de méditation, d’entrepreunariat.
AML – Quand on veut libérer tout le potentiel d’un élève, on parle à la fois d’éducation, d’éveil social et d’éveil personnel.
Face parfois à des parents inquiets, une école internationale est la garantie d’un apprentissage plus efficace des langues ?
JM – Nous rencontrons des parents de jeunes enfants qui nous disent envisager de les inscrire dans notre filière de maturité bilingue. Ils savent qu’un programme exigeant va développer leurs capacités linguistiques et que c’est un bon investissement pour l’avenir de leur enfant.
* Jacques Moriggi, chef de file de la filière bilingue maturité suisse
** Andrew McLoughlin, responsable adjoint du secondaire
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