Comment prévenir les conflits en famille en temps de confinement
L’aspect clairement positif de la crise du coronavirus est le temps regagné pour la famille. Les suisses cuisinent plus que jamais, on regarde le 19.30 ensemble, les parents accompagnent leurs enfants pour les tâches scolaires et les jeux de société ainsi que les bricolages connaissent un succès fulgurant.
Mais que veut-on de plus?
Un article proposé par Gemperli Médiation,
qui propose des séances de médiation en ligne durant la période du confinement
afin d'aider les parents.
En revanche, la promiscuité, la monotonie ou encore le risque de saturer peuvent avoir des conséquences considérables sur les relations familiales. Certaines personnes vivent des moments forts de peur existentielle, pour d’autres, le ralentissement imposé est plutôt ressenti comme un frein à sec. Et pour celles et ceux qui vivent séparés, l’organisation de la garde des enfants communs peut se révéler encore plus difficile que d’habitude.
Il convient tout d’abord, sur le plan de notre attitude, d’accueillir le conflit pour ce qu’il est: un élément naturel de la vie sociale. Son existence est un bienfait, il permet d’identifier le potentiel d’amélioration et d’entamer le développement personnel et relationnel.
Le conflit est avant tout une opportunité, sous condition qu’il soit géré de manière constructive.
Voici quelques techniques pour prévenir ou gérer les conflits familiaux
- Quelle dynamique de conflit?
Il est tout d’abord fort utile d’être conscient des dynamiques de conflit et par exemple de son propre style comportemental en situation de conflit. Puis du style de l’autre.
Il en existe cinq : évitant, accommodant, compétitif, compromis et collaborant.
Si par exemple les deux sont évitant, il sera très difficile d’aborder des désaccords, si l’un est accommodant et l’autre compétitif, le résultat de tout divergent est facilement prévisible, etc.
- L'escalade des conflits
Une autre dynamique permet de prévenir le conflit: repérer le démarrage de l’escalade des conflits.
Cette escalade suit des étapes tout à fait prévisibles, ce qui permet de stopper la tendance.
Après des tensions autour d’un sujet quelconque, on passe d’habitude au débat musclé avant de passer à l’action qui remplace les mots. La prochaine phase d’escalade serait la recherche de coalition, soit au sein du noyau familiale, soit à l’externe. Puis suivent les attaques pour faire perdre la face à l’autre, les menaces et au pire, on entame ensuite la destruction.
Le conflit s’annonce pour celles et ceux qui reconnaissent ces signaux, la prévention est possible.
Techniques pratiques: quelques propositions pour le quotidien pendant le confinement et au-delà
- Prenez chaque jour la température à travers un conseil de famille : qu’est-ce qui était bien aujourd’hui, qu’est-ce qui était difficile, voire embêtant ? Qu’est-ce que me fait plaisir et qu’est-ce que m’énerve ?
- Instaurer un « mot de saturation » et une réaction respective, une sorte de feu rouge qui anticipe l’escalade qui s’annonce. Cela peut être un mot fictif, comme « brakaka », ou un autre – pourquoi pas « feu rouge » ou « saturation » - qui parle à tout le monde. Et définissez l’action à prendre, par exemple de se disperser et d’en reparler après 10 minutes, de conseiller un autre membre de la famille, etc.
- Définissez un « peacemaker », un faiseur de paix pour la journée ou la semaine. Un/e médiateur/médiatrice parmi les membres de la famille qui a la tâche explicite d’intervenir en cas de tension.
- Suivez la règle de « 5 pour 1 » : pour chaque critique on exprime cinq compliments à la même personne.
- Développez la compétence des quatre oreilles :
Une communication quelconque se situe sur l’un des quatre niveaux :
- factuel : « il n’y a plus de lait », les faits sans message implicite
- la révélation de soi : « il n’y a plus de lait », signifie : cela m’attriste puisque je voulais mon chocolat chaud
- l’appel « il n’y a plus de lait », signifie : j’espère tu vas en acheter
- la relation : « il n’y a plus de lait », signifie : comme d’habitude t’as oublié d’en acheter
Se tromper d’oreille peut être fatal. Confirmer la conformité du message reçu avec l’intention de l’émetteur.
- Appliquez la communication non-violente : observation, sentiment, besoin, demande
- Observation : « il n’y a plus de lait »
- Sentiment : « cela m’attriste puisque je voulais mon chocolat chaud habituel »
- Besoin : « j’ai besoin de pouvoir suivre mes petits rituels, notamment en temps de confinement »
- Demande : « pourrais-tu m’en acheter ? »
A appliquer notamment pour des sujets qui peuvent s’avérer difficiles, par exemple suite à des tensions précédentes sur la même thématique.
- Prenez le temps après chaque dispute pour en parler, la tempête peut être purificatrice, il s'agit de comprendre et d'évoluer
Alors voilà une liste plutôt longue pour mieux communiquer.
Mais restons simple, choisissez-en les deux ou trois qui vous parlent le plus et vous allez déjà prévenir bon nombre de situation compliquées. L’objectif est que nous allons toutes et tous sortir grandi de cette crise.
Disputez-vous, mais bien!
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