Allongée sur une plage bercée par le bruit des vagues, marchant dans la forêt au milieu d’immenses arbres ou tout simplement confortablement installée sur son canapé, la maman est libre d’imaginer un endroit où elle se sent bien.
« Chaque femme est différente et va choisir son propre lieu ressource, explique Francine Balsiger, sophrologue formée à la méthode HypnoNatal, à La Tour-de-Peilz.C’est une préparation mentale qui va lui donner confiance et la rendre plus zen durant sa grossesse. »
A base d'exercices de relaxation, de visualisation et de respiration, cette technique prépare le corps et l’esprit à l’accouchement et permet à la future mère de gérer le travail et les douleurs qui vont avec. Bien que consciente, capable d’entendre, de parler, la femme s'autohypnose, et plonge entre sommeil et éveil.
« C’est un état de rêverie naturel, relève Karine Allaman, sage-femme et praticienne en hypnose, à Lausanne. Lorsque l’on conduit, que l’on se réveille le matin, on agit machinalement sans y penser. »
En Suisse, de plus en plus de femmes s’écartent d’un protocole qu’elles jugent trop médicalisé et cherchent à mettre bébé au monde autrement, d’une manière plus physiologique. Elles savent qu’elles ont les capacités et souhaitent vivre au plus près cet événement même si en cas de nécessité, elles ont toujours la possibilité de demander au personnel de les soulager quand les contractions les font trop souffrir.
« Vous êtes une poule et vous battez des ailes ! » « Il fait très froid sur la banquise et vous êtes tout nu… ! » L’hypnose de spectacle est parfois impressionnante en faisant faire un peu n'importe quoi aux volontaires montés sur scène. De prime abord, on peut craindre de perdre le contrôle, d’être sous influence.
« Seulement 10 à 20% des gens sont susceptibles de parvenir à un tel état d’hypnose profonde, rassure Mme Allaman. Sinon, l’hypnose médicale est utilisée à d’autres fins par des dentistes, des anesthésistes pendant leurs interventions. Et dans tous les cas, la personne reste consciente et c’est elle qui décide. »
L’hypnose est aussi employée pour vaincre les phobies ou pour arrêter de fumer.
L’intérêt de l’HypnoNaissance ou de l'HypnoNatal – deux méthodes d'autohypnose –, c'est l'éventualité de pouvoir se passer de la péridurale qui peut faire peur à de futures mères.
Les techniques de relaxation et de respiration vont aider le corps à produire des endorphines qui vont atténuer l’intensité des contractions.
« Ce n’est pas magique non plus, prévient Mme Balsiger. Des mamans surprises par la douleur n’ont rien géré du tout. A l’inverse d'autres se sont senties davantage actrices, ont interagi avec l’équipe médicale. »
Si cela ne marche pas à tous les coups, l’autohypnose est un outil à ranger aux côtés de l’haptonomie, du yoga, de la sophrologie.
Trois à quatre séances d’une heure à une heure et demi suffisent généralement à se préparer, à compter du deuxième trimestre de la grossesse. Des enregistrements audio à écouter à la maison complètent les séances auxquelles le futur père peut également assister.
Sa mission – s’il l’accepte – sera de remplacer la voix du praticien durant l’accouchement de sa femme, de lui rappeler les gestes à faire, de lui répéter les mots qui vont l’apaiser au maximum.
François Jeand’Heur
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