Notre expert
Adolescent en colère: comment l'aider?

Nous allons réfléchir sur la colère en famille. 
La colère vient d’un mot grec qui veut dire La bile : une personne bileuse, qui se fait de la bile n’est pas bien. 
Considérons que la colère vient de l’intérieur vers l’extérieur. Ainsi on se place du coté de la personne qui reçoit cette colère et on ouvre toute cette perspective de dialogue contre cette colère.

Résumé d'une conférence animée par le Dr Nahum Frenck,
Pédiatre FMH, Thérapeute de famille

La colère, phénomène interactionnel

Parlons de cette colère comme élément de dialogue: elle nous invite à réagir sans prendre la répression comme réponse: «calme-toi», «tais-toi» comme si la personne en face de la colère devait jouer un rôle de modérateur.

La colère qui peut s’exprimer
Ce dialogue avec colère et non-colère est au centre du processus d’autonomie de l’enfant et de l’adolescent.
Dans cette perspective d’autonomie de cet attachement, de ce besoin que l’enfant a des adultes pour le porter, va s’installer peu à peu une séparation, un lâcher-prise.
Ce n’est pas un lâcher prise unidirectionnel, c’est un lâcher prise des deux parties: de l’adulte et de l’enfant. 
Comme l’apprentissage pour aller en vélo, il y a un moment où l’un doit lâcher le vélo et l’autre doit rester sur le vélo, sans tomber.
Il y a tout un dialogue autour de ce «lâche-moi». La colère sera un des éléments nécessaires pour provoquer cet écartement, cet éloignement, car il est nécessaire de créer des espaces émotionnels entre eux et nous. 

La colère peut être une force dynamisante et aider à cet éloignement: avec une maman sur-protectrice, la colère peut être une action de l’enfant pour mettre de la distance.

Mais chez certains jeunes il peut apparaître des sentiments d’abandon ou de désespoir. Comme si l’écartement trop précoce créait une angoisse d’être seul si tôt. Le lâcher prise doit être réciproque.
   
Avec qui est le dialogue dans la colère?
Souvent la colère est contre soi-même et chez les jeunes il y a souvent cette colère contre eux-même.
Dans la communication entre deux personnes, il y a une relation circulaire. Dans cette circularité vont s’inscrire les affrontements miroirs, en escalade-symétrie. « Moi je sais mieux que toi, non moi … » et bien souvent le message initial est perdu entre tous les feed back.

Proposons des relations complémentaires: utilisons tes compétences, les miennes, nos différences pour enrichir notre relation. Il faut être différent. C’est très dangereux d’être semblable. Plus on est différent, plus on peut s’enrichir.
Ce n’est qu’en reconnaissant ma propre responsabilité dans la relation que je peux parler de vraie relation à l’Autre.
La colère fait peur et paralyse. Très rapidement toutes les personnes en contact avec cette colère vont tomber dans le désespoir. La colère entraîne la peur et le désespoir. Cette colère est une manifestation d’une certaine souffrance.

Nous sommes très loin de la colère égale méchanceté. Prenons la colère comme un message de détresse, de souffrance: 
Parce que lui pense quelque chose, moi je fais quelque chose pour donner à cette colère un sens qui est différent du méchant.
La réponse au coléreux méchant: va dans ta chambre, tu es privé de dessert
Si on dit colère = détresse: nous changeons la perspective et nous voyons que la colère est un sentiment d’amertume. Et une personne en colère qui souffre est très amère. 

La colère interdite ou la révolte impuissante
Une personne qui doit taire sa colère est une personne qui ne peut pas se révolter.

Exemple: les ados qui ont des parents qui les écrasent.

L’intérieur du jeune est très secoué s’il ne peut exprimer sa colère. Tout se passe à l’intérieur. Et cette accumulation de colère entraînera de la violence. Le jeune passe alors de triste à méchant. Cette violence l’enferme, on le met dans une cage, parce que méchant. Pourtant chez beaucoup d’ados, il y a un être souffrant.

On doit sortir de cette perspective Méchanceté = Prison.
Nous, adultes, n'avons plus le droit de sous-estimer la colère. Qu’il y ait une sanction pour quelqu’un qui commet un délit. Oui. Mais il a commis un délit. Il n’est pas un élément délictueux. Ce n’est pas toute la personne qui est méchante. Il a commis un délit, punissable, …

Cette amertume qui s’accumule au fond de notre être fait qu’on pète les plombs. Quand il y a une famille où tout le monde est connecté, toute la famille sera touchée.
Certains, ayant accumulé cette colère vont essayer de la noyer dans l’alcool, la drogue, le suicide. 

La colère non bruyante
La colère non bruyante mais dangereuse. Celle de la maman dévouée, du papa gentil ou de l’enfant modèle.

Tout le monde les aime car ils font tout pour les autres. En évitant les conflits, ils cultivent une image de garçon sympa.
Il n’y a pas de critique à faire.
Ces personnes, sous couvert de paix et de rondeurs, cachent des sentiments d’amertume et de colère qui ont de grandes répercussions indirectes chez les autres. Elles vont déclencher chez l’autre une certaine colère - des sentiments d’énervement. Ces colères développent des agressivités très destructives car cachées.

Que faire de cette colère?
La transformer en message recevable:  la traduire en termes acceptables et entendu par l’Autre. Pour cela, il faut se sentir reçu par l’Autre. 
Souvent, quand une personne en colère lève la voix, elle pense qu’on l’entend mieux si elle crie. Et ça provoque de l’escalade: à un certain moment on ne sait plus qui est l’enfant et le parent. L’un et l’autre s’alimentent.

Commentaires





Lola
16.05.2023 08:08

mon fils de 15ans et en crise d'ado il ne veut rien faire quand tu lui dis quelques chose il te répond sèchement, il a la flemme pour étudier. Quoi que tu dises Il trouve toujours à répondre. Que faire je m'inquiète de son entourage et influence
...
Grand mère
21.09.2019 05:06

Mon petit fils de 14 ans est colérique, ses parents sont séparés, et ne s entendent pas sur son éducation. Chez sa mère presque tout est permis. Elle lui achète des cadeaux pour le consoler de lui avoir dit d.es bêtises lorsqu' elle est en boisson. Chez son père et sa conjointe, il est encadré, mais peut-être un peu trop. Exemple, moi je ne ferais pas de remarque sur sa coupe de cheveux, je trouve ça secondaire. Et même s il sauverait un soir sa douche, c est pas la fin du monde il me semble. Ce soir il a détruit son propre cellulaire, car ça n a pas bien été à l école, et pour ça, son père lui a dit de rentrer plus tôt. C est là qu'il a brisé son cellulaire. Mais même au primaire il fesait des colères et se fesait mettre dehors
...
Christian
15.08.2018 20:59

mon enfant agee de 15 ans se met toujours en colère pour n,' importe quoi ? et il prononce des mauvaises termes
...

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