Les stages ou des camps de vacances en pleine nature et d'aventure séduisent les apprentis aventuriers de tous poils. Jeunes et moins jeunes aspirent à retrouver le Robinson Crusoé qui est en eux.
Mike Horn, sors de ce corps ! Les différentes émissions télé de l’explorateur – The Island, Cap Horn… – ne sont sûrement pas étrangères au succès que connaît ce nouveau genre d’activité auprès du grand public. Délaisser son confort, se débarrasser du superflu est devenu en vogue pour nombre d’amateurs de sensations fortes.
Repousser ses limites, tester son endurance, voilà la tendance dans une société de surabondance.
"On va en chier" se disent quelques participants à nos stages, rapporte Jordi Bruggimann, animateur et accompagnateur à La Libellule, association proposant des excursions nature dans le canton de Genève. Mais ce n’est pas le message que l’on veut transmettre. On ne veut pas faire croire que la nature est un milieu hostile et qu’il faille lutter pour s’en sortir vivant.
Les appellations peuvent parfois laisser penser le contraire. « Cette année, nous avons renommé le stage survie en stage immersion en pleine nature, remarque Joëlle von Ballmoos, responsable des camps nature à WWF Romandie. En réalité, pour les ados qui partent et qui ont entre 14 et 17 ans, il n’y a rien d’extrême et ils ne sont pas mis en danger. L’idée c’est plutôt de retrouver le lien avec la nature et de profiter de ce qu’elle nous donne. »
Au-delà du nom du stage plus ou moins accrocheur, il y a un vrai désir pour beaucoup de s’extraire du quotidien et de renouer avec quelque chose d’essentiel et d’authentique: dormir à la belle étoile, faire du feu sans allumettes, cueillir et cuisiner des plantes... Ce sont des défis qu’heureusement on ne relève pas seul, mais en groupe.
« On vit de plus en plus déconnecté de la nature, analyse M. Bruggimann. Au lieu de s’en affranchir, certains veulent se réapproprier leur part animale. »
Il y a un peu de l’esprit scout dans ces programmes où il faut tout faire soi-même. Une bâche, une ou deux casseroles, de la ficelle, les ados avant leur départ en direction de Charmey et du col du Jaun – dans le canton de Berne – doivent décider, peser, soupeser ce qu’ils emmènent et devront porter dans leur sac à dos. « Les jeunes se voient avant le départ pour savoir ce qu’ils prennent comme matériel, commente Mme von Ballmoos. C’est une façon de les impliquer et de créer une dynamique de groupe. »
Justement, qu’en est-il de l’esprit d’équipe une fois parti, de l’ambiance autour d’un feu péniblement allumé après de multiples tentatives ? « En fait, il y a très peu de conflits, réagit M. Bruggimann. Dans un environnement qui ne leur est pas familier et où ils affrontent leurs peurs, les gens se serrent davantage les coudes. »
Après avoir vécu cette parenthèse hors du temps, la véritable épreuve est peut-être de retourner au bureau, au supermarché, bref dans le monde dit civilisé comme si de rien n’était.
Pour les ados, monter le camp, bivouaquer, préparer le repas est une école de la débrouillardise, l’apprentissage accéléré de l’autonomie. « Ce qui les attire dans les camps nature, c’est un parfum d’aventure qu’ils ne connaissent pas ailleurs, ni à l’école ni dans les activités parascolaires. », affirme Mme von Ballmoos.
Aux parents protecteurs qui ont peur de lâcher leur enfant dans la – vraie – nature, le laisser vivre une telle expérience est une chance. Et s’il revient un peu plus sale, un peu plus fatigué qu’au départ, il en revient surtout un peu plus grandi.
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