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Ecoles Montessori, un succès foudroyant

Ecole Montessori Vaud, les raisons d'un tel succès.
La pédagogie de Maria Montessori est souvent citée comme un modèle d’apprentissage. 
Pascale Randin, enseignante et cofondatrice de l’école Montessori à Vevey, explique à Vaudfamille en quoi cette méthode répond aux besoins de l’enfant.

       

Vaudfamille – Comment expliquez-vous le succès des écoles Montessori?

Pascale Randin – La recherche scientifique a démontré que le développement des six premières années de l'enfant est primordial. Dans les familles, on est davantage conscient de ce qu'il faut faire en matière d'éducation.

Qu’ont appris les parents?
Que les enfants sont éveillés et curieux très tôt, qu’ils ont envie d’apprendre et qu’il leur faut un environnement adéquat. Cette pédagogie se base sur la connaissance des périodes sensibles, ce qui permet d'optimiser l'acquisition des apprentissages.

La méthode Montessori a bénéficié de la publicité d’anciens élèves devenus célèbres...
Larry Page, créateur de Google ou Jeff Bezos, fondateur d’Amazon sont d’anciens Montessoriens, en effet. Ils ont su garder leur créativité, savent observer, s'adapter et ont conscience de leur manière de fonctionner.

Comment définiriez-vous la pédagogie Montessori?
Basée sur un matériel autocorrectif et sur la non-stigmatisation de l'erreur, elle permet à l'élève de s'approprier pleinement ses apprentissages.

Chacun va à son rythme?
Respecter le rythme de l'enfant, c'est l'aider à progresser. L'enfant ne fait pas ce qu'il veut, il fait ce dont il a besoin. Certains peuvent se plonger dans un travail de géométrie toute la journée, alors que d’autres ne vont pas y passer plus de vingt ou trente minutes, car ils saturent et ont besoin de changer de matière.

Vous laissez les élèves choisir ce qu’ils veulent faire?
On leur demande par quoi ils veulent commencer, réviser leur vocabulaire d’allemand ou la grammaire, par exemple. Quand l’enfant a le choix, qu’il décide par lui-même, il va s’investir, être acteur de ce qu’il fait au lieu d’être passif.

N’y a-t-il pas un risque de se sentir un peu trop libre?
En fait, c’est très cadré. Maria Montessori disait que liberté et discipline sont les deux faces de la même médaille. Nous individualisons l'apprentissage, pas l'enseignement.  

Est-ce que ce système où l’on encourage l’autonomie convient à tous les enfants?
Il correspond aussi bien à des enfants surdoués qu’à des enfants plus lents ou à des dyslexiques, parce qu’encore une fois, on va aller à leur rythme. La seule chose qui compte, c’est que l’enfant avance. Ici, personne n’est nul ou mauvais.

L’entraide entre élèves est l’une des caractéristiques des classes Montessori?
Les groupes multi-âges développent la collaboration et la coopération. Ça veut dire qu’il y a une émulation, que les enfants peuvent s’aider mutuellement. Un grand peut aller voir ce que fait un petit et inversement.

Cela les rend plus solidaires?
Quand il y a un problème, ils se comprennent mieux entre eux et d’une manière plus évidente qu’avec l’enseignant. Les plus grands servent de modèle aux plus petits et leur donnent envie d’avancer.

Et il n’y a pas du tout d’esprit de compétition?
La compétition crée du stress, de la peur et une perte de confiance en soi. À partir du moment où vous enlevez cette pression, l’enfant est libre de faire des erreurs et il construit sa personnalité sur des bases positives.

La pédagogie Montessori répond-elle aux objectifs du Plan d'études romand (PER)?
Le programme est tenu. Si les enfants doivent retourner dans le public, ils sont en avance intellectuellement, ils savent s’organiser et ont de très bons résultats. Il faut dire qu’en plus des branches classiques, on leur enseigne d’autres matières comme l’écologie, la biologie, l’anatomie, l’histoire des religions, le latin, le grec, la philosophie, la physique, la chimie...

C’est surtout dans la petite enfance et dans le primaire que l’on retrouve la pédagogie Montessori?
La formation à la pédagogie Montessori pour les 3-6 ans est plus facile, alors qu’elle est très exigeante pour les 6-12 ans et les 12-18 ans. Cela peut expliquer que moins d’enseignants se lancent. Ici, nous préparons les élèves pour la maturité suisse.

Les parents mettent-ils leur enfant dès le plus jeune âge dans une école Montessori?
Il y a deux cas de figure. Ceux qui inscrivent leur enfant très tôt, car ils sont sûrs qu’il aura de bons acquis. Ceux-là ont déjà souvent une conscience écologique, se préoccupent du bien-être humain, de la planète, des animaux. D’autres viennent en cours de route, car l'enseignement traditionnel ne leur convient pas. Ils savent que leur enfant trouvera ici un enseignement personnalisé et participatif.

Diriez-vous que Maria Montessori était une visionnaire?
Certainement. Elle a su repérer les périodes propices aux apprentissages comme la lecture, qui est plus facile entre 3 ans et demi et 4 ans et demi alors qu’à 5 ans, ce sont d’autres zones cérébrales qui s’activent. Tout ce qu’elle a observé est en train d’être prouvé aujourd’hui par les neurosciences et les recherches sur le cerveau. Cela contribue à son succès auprès des parents.

Finalement, il s’agit de s’adapter à l’enfant qui à un moment ou à un autre, exprime tout son potentiel?
Avoir l'habitude de faire son travail bien et jusqu'au bout, savoir organiser un plan d'étude en fonction d'une façon de mémoriser personnelle, tout cela permet au jeune adulte de s'adapter aux changements rapides du monde, avec un esprit critique et un sens éthique.

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