Notre expert
Chiens, chats et compagnie!

Les animaux domestiques ont une grande place au sein de la famille. En échange du réconfort qu’ils nous apportent, nous devons les traiter correctement et nous en occuper toute leur vie durant.

Le contact avec un animal est bénéfique sous bien des rapports. Le lien d’attachement, la connivence que nous développons avec lui au quotidien sont très forts et souvent réciproques.

Un chien attend son maître, a envie de tout faire avec lui, observe Caroline Lüthi, vétérinaire à la Protection Suisse des Animaux (PSA), basée à Bâle. La présence d’un animal apporte beaucoup de positif dans la vie de l’enfant comme dans celle de la personne seule ou âgée.

Confident, partenaire de jeu, le chien – plus que le chat – offre sans condition amour et fidélité. Pour les personnes isolées, le chien les oblige à sortir, à se promener et favorise les rencontres avec d’autres propriétaires canins.

Pour l’enfant, l’animal est un apprentissage de l’altérité à un âge où on est très autocentré.

A partir de 5-6 ans, l’enfant est capable de comprendre qu’il doit respecter l’animal, explique Stéphane Crausaz, responsable de la communication au Centre et Refuge SVPA, à Lausanne. En grandissant, il apprend que ce n’est pas une peluche qui bouge, qu’il y a des limites et qu’il doit se contrôler.

Lui donner à manger, le sortir ou changer la litière engage l’enfant envers l’animal et le responsabilise. Mais il ne faut pas trop en attendre, car même s’il y met de la bonne volonté au début, promet, jure de s’en occuper, les parents doivent être conscients qu’ils finiront par devoir prendre soin de l’animal et que donc, la décision d’acquérir ou non un animal leur appartient.

Les enfants se lassent vite, reconnaît M.Crausaz. Derrière le plaisir et les bons côtés, il y a aussi des inconvénients et l’obligation de répondre aux besoins de l’animal. 

Au-delà des caresses, il faut songer aux conditions de vie, au temps et au budget à consacrer à l’animal.

Toutous et sous sous

Noël peut être l’occasion de faire plaisir, de céder à la demande pressante des enfants d’avoir un hamster, un chien, un lapin au pied du sapin. A la différence d’un simple jouet, les parents ne peuvent pas ignorer qu’un animal demande un investissement plus ou moins conséquent. L'espérance de vie moyenne chez les chats est de 15 ans, chez les chiens autour de 10 ans, chez les lapins elle est d’environ 6 ans, et les hamsters vivent en moyenne 2 ans.

On doit se demander si on peut garder l’animal sur le long terme, souligne Mme Lüthi. Et si on a le temps, les moyens financiers et l’espace nécessaires.

Nourriture et soins sont des dépenses qu’il faut envisager dans le budget familial.

On pense qu’il est rare que l’animal soit malade ou victime d’un accident, relève M.Crausaz. Ce n’est pas le cas et on peut se retrouver avec des factures qui peuvent aller de 200 CHF à 5000 CHF selon les cas.

Sans compter – c’est le cas de le dire – l’impôt sur les chiens, quelques cours d’éducation canine ou l’obligation de posséder non pas un, mais deux cochons d'Inde ou deux lapins comme le stipule la nouvelle loi sur la protection des animaux de 2008 qui considère que les animaux d’espèces sociables doivent avoir des contacts sociaux avec les siens. Un coût d’entretien non négligeable est donc à prévoir. Mieux vaut peser le pour et le contre même quand il s’agit de faire plaisir à son enfant dans des circonstances compliquées comme une séparation ou un divorce, par exemple.

Dans les moments difficiles, il y a aussi des problèmes d’argent dans une famille, rappelle Mme Lüthi. Avant de recueillir un animal, il est important de se renseigner auprès de gens compétents, d’une animalerie, d’un éleveur sérieux, de la PSA, d’un vétérinaire qui répondront à toutes nos questions.

A craquer trop rapidement sans réfléchir, on peut craindre qu’on ne se débarrasse de l’animal et qu’il se retrouve relâché dans la nature ou sur une aire d’autoroute quand arrivent les vacances. Environ 10 000 animaux sont encore abandonnés chaque année en Suisse.

Compagnons de vie

Qu’ils sont mignons et craquants avec leur bouille, leurs yeux tout ronds, leur air presque humain. Sur les réseaux sociaux, les chiens, les chats ont ce pouvoir de déclencher chez nous – vrais humains  – de fortes émotions. Considérés il y a encore quelques décennies comme utilitaires – le chien protège, le chat chasse les souris –, ils sont désormais une source d’équilibre émotionnel et participent à notre bien-être.

Notre perception des animaux a beaucoup évolué, constate Mme Lüthi. Si l’aspect utile perdure pour les paysans ou dans un sport comme l’équitation, beaucoup de personnes traitent aujourd’hui leur animal comme leur enfant.

Innocents, loyaux, désintéressés,  ils ont ces qualités que nous ne retrouvons pas forcément parmi nos semblables. En 2018, les chiffres de la Société pour l’alimentation des animaux familiers VHN, indiquent que le chat est l’animal de compagnie préféré des Suisses. Il l’emporte «haut la patte» avec 1,6 million de félins dans les foyers helvètes contre 500.000 chiens. Viennent ensuite, les lapins, les rongeurs, les oiseaux, les reptiles. Seuls les poissons sont plus nombreux avec 3 millions de spécimens vivant en aquarium. Selon l’envie d’un chat de gouttière, d’un bâtard sans pedigree ou d’un animal de race, la mise de départ n’est pas le même.

Un chat de race dans un élevage peut varier de 15000 CHF à 2500 CHF, indique M.Crausaz. Au refuge, un chat coûte 50 CHF quelle que soit son origine ou son âge, et un chien 180 CHF. C’est peu, mais ça a valeur d’engagement, c’est une façon de responsabiliser le futur propriétaire.

En fonction du caractère de l’animal et des attentes de la famille, il faut choisir l’animal adéquat en sachant qu’un border collie – race de chien de troupeau – aura besoin de bouger davantage qu’un chihuahua, qu’un hamster dort le jour et vit la nuit, que lapin et câlin ne riment pas forcément. Vivre aux côtés d’un animal familier aide l’enfant à grandir et agit aussi sur l’ambiance familiale. Ce lien affectif particulier que nous entretenons avec nos amies les bêtes, nous donne l’impression de compter à leurs yeux et d’être libre de nous comporter naturellement, sans retenue, ni peur d’être jugé.

François Jeand’Heur

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