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Enfant malade de l’école ou le Syndrome général d’adaptation

Malade de l'école

Beaucoup d’enfants aujourd’hui sont malades de l’école, épuisés et découragés.

Vous connaissez sans doute des enfants qui se plaignent et/ou qui tombent malades pour ne pas s’y rendre :
 « …je n’aime pas l’école…je ne veux pas y aller…je m’ennuie…je n’ai pas de copains…on me fait du mal…j’ai peur… »

Ce que j’observe et ce que j’entends, c’est que dans beaucoup de systèmes scolaires, les enfants sont soumis à une pression importante pour réussir : pression mise par l’école, par les parents, et par les enfants eux-mêmes qui ne se donnent pas droit à l’erreur et au répit.

Les devoirs, les tests, les notes sont des sujets récurrents à la maison lors des repas: « Tu as fait tes devoirs? … Comment s’est passé ton test? Tu as eu combien? Et les autres? …Tu as eu 5, 5, tu aurais pu faire 6… » Parfois tout tourne autour de l’école, et les enfants en ont marre. Alors ils râlent, ne disent plus rien à table, s’isolent et s’enferment dans leur chambre.

Aussi ils somatisent car ils sont fatigués d’enchaîner des heures de cours, puis des heures de devoirs sans compter qu’il faut réussir et passer en voie pré-gymnasiale, la voie royale.

Je reçois des enfants fatigués, démotivés, ayant perdu confiance en eux, manquant d’estime de soi à force d’avoir subi beaucoup de pression, de ne pas avoir pu y répondre, de décevoir leurs parents… d’autant plus s’ils sont comparés au frère, à la sœur, ou aux autres enfants de la classe.

Les enfants pressurés ont deux alternatives: soit ils tentent tant bien que mal de suivre le mouvement et ils s’épuisent à être des enfants performants et parfaits; soit ils résistent et sont excluent des bancs.

Beaucoup d’entre eux développent des symptômes réactionnels à ces pressions sociétale, scolaire et familiale.

Progressivement, s’installent :

  • sur le plan physique
    • fatigue voire épuisement proche du burn-out qui se traduit soit par un enfant irritable, qui s’oppose et refuse toute consigne; soit par un enfant inhibé, difficile à stimuler
    • tensions, nervosité, tics
    • difficultés de concentration et de mémoire
    • baisse des résultats scolaires
    • manifestations somatiques: maux de ventre, maux de tête, eczéma, etc.
  • sur le plan psychique
    • peur, anxiété, angoisses : peur de mal faire, peur de l’échec, peur de la vie voire phobie scolaire
    • manque d’enthousiasme
    • dévalorisation, mauvaise image de soi
    • absence de désir
    • absence de volonté
    • quête de la perfection, hyper-contrôle
    • obsessions
    • impatience, intolérance à la frustration...etc.


Le syndrome général d’adaptation

A terme, s’il n’est pas aidé, l’enfant développe un stress que l’on nomme syndrome général d’adaptation, découvert par le Canadien Hans Selye.

Sans cesse, on lui demande de s’adapter aux nouvelles techniques, aux nouvelles demandes, ce qui exige de développer une énergie physique et psychique considérable. Au bout du parcours du combattant où il n’y a pas de place pour le repos, ni pour l’échec, certains enfants s’enfoncent dans la dépression, d’autres développent une maladie. Le corps dit STOP, enfin, à cette spirale d’exigences infernales.

Quelques repères fondamentaux élaborés par Anne Jeger :

  • Chaque enfant a son propre rythme et il est primordial de le respecter.
  • Chaque enfant a ses propres compétences et il est primordial de les valoriser.
  • chaque enfant a ses propres qualités et il est primordial de les relever.
  • Les enfants ne sont pas des machines.
  • Il existe plusieurs types d’intelligence et celle de votre enfant est aussi intéressante que celle du voisin même si elle est différente –  évitez la comparaison et valorisez la sienne.
  • Les enfants ne sont pas des «réplications» de leurs parents, ils ont leur propre personnalité, leurs propres désirs.
  • Les enfants ont besoin de repos, de temps pour «ne rien faire», de temps pour rêver.
  • Les enfants ont le droit de râler quand ils sont fatigués après une journée bien remplie.
  • Les enfants ont besoin de savoir qu’ils sont aimés même s’ils ont des difficultés à l’école ou ailleurs.
  • Les enfants ont besoin d’être encouragés et valorisés quelle que soit la voie qu’ils choissisent.
  • Ne demandez pas à votre enfant ce qu’il ne pourra pas vous donner même avec les plus grands efforts du monde ; dans certains domaines il a moins de compétences que dans d’autres.
  • Votre enfant est un être unique qui ne demande qu’à développer ses richesses, aidez-le.

 

Ses conseils :

  • Evitez de lui demander tous les jours s’il a fait ses devoirs.
  • Evitez de lui demander tous les jours s’il a réussi ses tests.
  • Intéressez-vous à sa vie en dehors de l’école.
  • Passez du temps avec lui à ne rien faire, à échanger sur tout et sur rien.
  • Jouez à des jeux de société.
  • Parlez lui de votre parcours scolaire…surtout s’il a été parcouru d’embûches.
  • Rassurez-le quand il a échoué et aidez-le à comprendre ses erreurs.
  • Encouragez-le à développer sa confiance en lui à travers des activités extrascolaires et en partageant des activités avec lui .
  • Apprenez-lui à se prendre en main.
  • Félicitez-le.
  • Soyez fiers de lui et dites-le lui.

Pour en savoir plus sur le sujet, Anne Jeger est l’auteure du livre « Regard d’une psychologue sur les enfants, la vie de famille et les épreuves du couple. » (A commander sur => lafamilyshop.chet chez Payot à Lausanne

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